Chantiers de la Confluence

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Fouiller le passé pour construire l'avenir

Depuis le mois de mars, les fouilles vont bon train au Grognon. Une équipe d’une trentaine de personnes est à l’ouvrage pour explorer les traces du passé de Namur. Le site est reconnu comme le berceau de notre cité, ce qui s’explique notamment par sa configuration, au pied du massif rocheux de la citadelle, et au confluent de nos deux cours d’eau.

Les fouilles sont organisées en deux temps. De mars à juillet, les archéologues ont travaillé seuls sur le site. Au fil des jours, on a vu se redessiner les ruelles qui constituaient le quartier de la Sarrasse, avec ses maisonnées aux dalles de ciment et ses pavés typiques. En suivant les tracés au sol, on a pu redécouvrir la rue Saint-Hilaire, la placette et la porte du Grognon.

Au mois de mai, des visites de chantier ont été proposées au public, qui a pu découvrir les vestiges in situ et des panneaux explicatifs au Musée archéologique. Depuis le mois d’août, les archéologues cohabitent avec l’entrepreneur du parking. Cette cohabitation entre les archéologues qui fouillent le passé et les entrepreneurs qui construisent l’avenir de la Confluence se passe dans un esprit de collaboration et de respect mutuel qui mérite d’être souligné. Cela se marque notamment dans l’organisation des espaces de travail des uns et des autres. La complexité des chantiers et des calendriers respectifs exige en effet que les uns creusent et fouillent d’un côté, tandis que les autres étanchéifient et bétonnent de l’autre. Ainsi, tandis que les entrepreneurs installent les pieux sécants du côté du Parlement de Wallonie, les archéologues poursuivent les fouilles du côté de la porte du Grognon. Lorsque la zone sera stabilisée côté Saint-Gilles, les fouilles reprendront un étage plus bas.

Pour stabiliser l’ensemble du parking et permettre aux différents intervenants de travailler en toute sécurité, le plancher supérieur sera mis en place progressivement, en s’appuyant sur les pieux, poutres et colonnes réalisés. Les archéologues travailleront encore quelques mois à l’abri de la pluie, jusqu’août 2018.

Qu'ont-ils trouvé ?

Les trouvailles sont nombreuses, d’une importance et d’une rareté variables. Ainsi, la première période de fouilles préventives a mis au jour des fragments de carrelages médiévaux, la structure d’une cave romaine, plusieurs rues romaine et même des squelettes, au pied de la chapelle Saint-Hilaire.

Fin septembre, un deuxième bilan mettait à l’honneur des vestiges architecturaux découverts lors de l’été : d’une part les vestiges de l’esplanade du port (19e s.), de la porte du Grognon et du chemin de ronde (18e s.) du côté du Pont de France, et plus ancienne, les ruines d’une tour d’enceinte du 13e siècle.

A Jambes : une bâtisse du 12e siècle

Un suivi archéologique a également été réalisé sur la rive jamboise du chantier de la passerelle cyclo-piétonne. Bien qu’on s’attendait moins à trouver des éléments archéologiques majeurs dans cette zone, les premiers travaux ont mis au jour les vestiges d’un bâtiment médiéval au pied de la Ville Balat, bâtiment qui fût probablement détruit par un incendie au 12e siècle.

Les scientifiques y ont trouvé une clé de coffre en bronze et une pièce de jeu d’échecs en ivoire, véritables objets de luxe pour l’époque.

Bon à savoir : Vous êtes curieux d’en savoir plus sur les résultats des fouilles ? Quelques-uns des objets découverts sont exposés au Musée Archéologique (Halle Al’Chair), accompagnés de panneaux très explicatifs.

En savoir + : www.archeogrognon.be, le site d’information sur les fouilles menées au Grognon

 

Construction du parking de la Confluence

Les entrepreneurs ont commencé cet été le chantier de construction du parking, parallèlement au travail des archéologues. Pour rappel, le parking proposera à terme 670 places de stationnement en sous-sol, réparties sur 4 étages. Cela implique donc de creuser profondément sous terre, dans un environnement particulier, vu la présence des deux cours d’eau à proximité.

La première étape du chantier est donc de stabiliser les terres en posant 300 pieux sécants. Ces pieux seront ensuite recouverts d’une dalle, qui sécurisera encore un peu plus le terrain. Ensuite, les machines poursuivront le déblaiement à l’intérieur des pieux, jusqu’à atteindre le niveau le plus bas, 4 étages sous terre. A chaque niveau, les pelleteuses feront de la place aux chercheurs, qui exploreront les zones en parallèle.

Les travaux de construction du parking avancent bien, donc. Le projet de parking, approuvé quelques mois avant ceux de la Confluence, doit toutefois être légèrement ajusté, pour intégrer les éléments qui le relieront à l’esplanade ou directement vers le quai côté Meuse. Ces modifications doivent être validées par un permis modificatif, actuellement en cours d’instruction. Les avant-projets pour le projet de l’esplanade et le « Port numérique » ont été présentés avec enthousiasme aux différents intervenants, et la demande de permis est prévue cet automne. Toutefois, le permis ne pourra être déposé qu’après validation du permis modificatif du parking.

Des pieux sécants, qu’est-ce que c’est ?

Ce sont des colonnes de béton armé juxtaposées dans le sol, de manière à former une paroi étanche sur tout le périmètre d’un ouvrage. Ce travail impressionnant est réalisé grâce à d’immenses machines qui extraient du sol des carottes de terre ou de roche, à l’aide d’une vis sans fin. Au final, cette succession de colonne forme des murs de béton au relief particulier, comme on peut en voir dans le parking du Beffroi, place d’Armes.

Les voiries aussi !

Pour pouvoir construire l’esplanade, il faudra avant tout déplacer la circulation. Actuellement, les véhicules longent l’avenue Baron Huart et rejoignent le pont de France en passant par un rond-point provisoire.

Dans deux ans, la circulation sera passablement modifiée : en effet, la voirie longera l’esplanade de la Confluence, en passant par la rue du Grognon et le futur rond-point côté Pont du Musée. Les travaux d’aménagement des voiries pourraient démarrer au printemps/été 2018. Ce n’est qu’après cela que le chantier de l’esplanade et du « Port numérique » pourront véritablement commencer, et après l’approbation du permis par la Ville et la Région.

La fin des travaux du parking, de l’esplanade de la Confluence et du « Port numérique » sont prévus pour l’été/automne 2020.

La passerelle

Pour rappel, le chantier a débuté en février 2017 avec, là aussi, un site à préparer pour accueillir cette construction unique en son genre. Ainsi, après avoir démoli les immeubles et déplacé les impétrants, une semaine fût consacrée à un suivi archéologique. Tout comme pour le parking, des pieux sécants ont été installés pour stabiliser les points d’ancrage de l’ouvrage.

La structure de la passerelle elle-même doit être acheminée sur le site courant février 2018. La spectaculaire phase de placement devrait se dérouler en février /mars 2018. On peut donc espérer traverser la Meuse sur la passerelle au printemps 2018.

Quelques pas de plus

Initialement, la passerelle cyclo-piétonne devait déboucher sur le trottoir longeant l’avenue Baron Huart. Le projet retenu pour la Confluence prolonge la passerelle jusqu’au coeur de ’lEsplanade, permettant ainsi une plus grande fluidité du trajet. Cette prolongation ne pourra être placée qu’une fois le Boulevard Baron Huart dévié dans le cadredes travaux de voirie, soit à partir de l’été 2019.

L’art s’invite sur les chantiers

Dans le cadre de Namur Confluent Culture, la Ville de Namur a décidé de faire appel à des artistes pour égayer les chantiers qui rythment le quotidien des Namurois, et adoucir ainsi leurs conséquences aux yeux des utilisateurs.

« Les Miniboys » de Louis De Prins et Boris Delchambre ont été choisis pour inaugurer cette « Dynamique de chantier ». Bourrés de talent et d’inventivité, ces deux jeunes Namurois autodidactes se sont fait connaître via les réseaux sociaux. Sur leur site ou via Facebook, ils s’amusent à poster des photos insolites d’eux-mêmes, en version mini et placés dans des situations souvent incongrues. À cheval sur des escargots, pendus à un porte-clés, en équilibre sur une allumette ou accrochés à des parapluies au-dessus d’une rue namuroise, les petits hommes vivent des aventures incroyables.

« Les Miniboys » ont donc investi le Grognon en s’inspirant du site et des activités actuellement menées à l’occasion du chantier de fouilles. Ouvriers, archéologues et géomètres y ont, d’une façon détournée et pleine d’humour, apporté leur contribution. Résultat, quatre photos grand format, à la fois réalistes et cocasses, qui témoignent de l’imagination débordante de Louis De Prins et Boris Delchambre.

(Novembre 2017)

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