Bières et vins à la carte - De la rue des Brasseurs au clos de Buley

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L'activité brassicole fut jadis importante à Namur. Tout le monde connaît la rue des Brasseurs, qui ne prit pourtant ce nom que tardivement, dans le courant du 17ème siècle, après que de nombreux brasseurs s'y fussent établis. On peut citer aussi la rue des Houblonnières à La Plante. On sait que le houblon, indispensable pour aromatiser la bière, enroule ses tiges grimpantes sur de hautes perches de bois entrecroisées. Au temps où la production namuroise était abondante, de nombreuses champs de houblon prospéraient dans les faubourgs de la ville, en dehors des fortifications.

Au début de septembre 1746, alors que les troupes françaises se déployaient autour de Namur et qu'un siège s'annonçait inévitable, le commandant de la place ordonna de les détruire systématiquement de peur qu'ils ne fournissent des abris commodes aux troupes ennemies. Peine perdue, car entreprise trop tard, la mesure ne put être terminée à temps et, de fait, les 7 et 8 septembre, l'ennemi prit position dans les houblonnières de la plaine Saint-Nicolas d'où il put à loisir canarder les défenseurs.

Jusqu'au 16ème siècle cependant, le vin fut la boisson-reine à Namur tant en ce qui concerne la production que le commerce et la consommation, comme dans toute la région mosane d'ailleurs. Quelques noms de voiries y font encore écho : la rue Vigneroule à Jambes, le chemin des Vignerons, le Clos des Cépages et le Clos de Buley, à Wépion. Cette liste n'est sans doute pas exhaustive.

On ignore quand un vignoble fut implanté à Namur. Avant la fin du 10ème siècle en tout cas, car à cette époque, l'évêque de Liège Notger offrit une vigne namuroise à l'abbaye de Gembloux. Quoiqu'il en soit, au moyen âge, le vignoble namurois tourne à plein rendement. Il s'étend principalement sur les coteaux de Buley où il prend naissance quasiment sous les fenêtres du château comtal, profitant d'une exposition optimale et d'un sol favorable. Le comte de Namur en est le principal propriétaire, et il a d'ailleurs installé un pressoir au milieu des vignes, le stordoir, qui lui procure quelques revenus. Mais il n'est pas le seul : des chapitres namurois et liégeois ainsi que quelques particuliers aisés exploitent aussi des arpents de vigne. Il existe une corporation des vignerons et côteliers dont le métier est codifié par une charte émise le 9 septembre 1404.

Le vin de Buley, qui aurait un goût de pierre à fusil, est surtout consommé sur place mais l'on trouve malgré tout quelques traces d'exportations, certes de faible ampleur et qui sont souvent plus le fait de la libéralité du prince que d'un véritable commerce : ainsi au 15ème siècle, le duc de Bourgogne, souverain à Namur depuis 1421, en fait-il porter aux garnisons de certains de ses châteaux flamands. Mais au carrefour de routes terrestres et fluviales importantes, Namur est surtout un grand centre de transit où convergent vins d'amont, Champagne et Bourgogne principalement, et vins d'aval, du Rhin et de la Moselle, avant d'être redistribués vers l'ouest et le nord du pays. Certains marchands namurois figurent ainsi parmi les principaux fournisseurs des grands de l'époque : en 1408, le duc de Brabant Antoine de Bourgogne commande à l'un d'entre eux près de 44.000 litres ( !) de vin champenois.

La situation même du vignoble de Buley sera la principale cause de sa perte. A la fin du 17ème siècle, les travaux de fortification de la citadelle entraînent l'arrachage d'une bonne partie des vignes. D'une manière plus générale, le vignoble wallon résistera de plus en plus mal à la diffusion et à la consommation croissantes de vins de meilleure qualité, principalement français. En 1801, il reste 3 hectares de vignes dans le département de Sambre-et-Meuse ; en 1846, plus rien à Namur même. Depuis quelques années, la tendance s'est, heureusement, inversée. A votre santé...

Jean-Louis Antoine

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