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Histoires à vau-l’eau - Les fossés de Namur

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On ne peut clore le chapitre du Houyoux, rapidement abordé dans la livraison précédente, sans évoquer le rôle essentiel qu'il jouait dans la mise en eau des fossés de l'enceinte urbaine de Namur. Il les alimentait soit directement, soit par le biais d'un grand courot, c'est-à-dire un canal, qui était couvert. Dans ces fossés, le niveau de l'eau était géré et régularisé grâce à des digues en maçonnerie, qu'on appelait dodaines. La petite rue de la Dodane, qui se trouve juste en aval du pont de la Libération, sur la rive gauche de la Sambre rappelle l'existence d'une de ces digues aménagée dans la portion de fossé où l'on établira plus tard le parc Louise-Marie. Au milieu du 19ème siècle, ce fossé, qui va devenir l'étang du parc, était encore en communication avec la Sambre et servait de "hangar à bateaux.

L'extension progressive de la superficie urbaine au cours des siècles, et donc de ses moyens de défense, parmi lesquels le fossé était un élément essentiel, a bien sûr laissé des traces dans la toponymie : par exemple, le nom de la rue des Fossés fleuris est probablement en relation avec la première enceinte en dur construite sur la rive gauche de la Sambre, dont la datation est extrêmement discutée à l'heure actuelle mais qui existait certainement à la fin du 12ème siècle. De même, l'ancien nom de la rue Emile Cuvelier, qui était rue des Fossés, rappelait la première extension vers le Nord de cette enceinte primitive. Au passage, signalons que nos ancêtres, toujours pratiques, utilisaient les fossés de l'enceinte comme viviers où l'élevage du poisson était intensif.

Les anciens savent encore que le boulevard Baron Huart s'appelait autrefois boulevard ad aquam. La portion de l'enceinte urbaine qui longeait la rive de Meuse, en amont du confluent, fut refaite dans la première moitié du 16ème siècle, sous le règne de Charles-Quint. On était alors en pleine Renaissance, on redécouvrait la culture antique, les érudits latinisaient leur nom : tout le monde connaît le célèbre cartographe Gérard Mercator qui s'appelait en réalité Kremer. Mais à Namur aussi, ce phénomène était à la mode et, pour ne citer qu'un exemple, le chanoine Masius, qui signa sous ce nom vers 1575 la plus ancienne vue de la ville, s'appelait en réalité Arnold Maes. C'est dans cette atmosphère intellectuelle que ce qui en d'autres temps se serait appelé "rempart sur Meuse" devint, à l'initiative d'un Magistrat qui se piquait de culture latine, le rempart "ad aquam", c'est-à-dire littéralement, le "rempart donnant sur la rivière, sur le fleuve".

Sur ce rempart considérablement épaissi pour résister aux coups de l'artillerie devenue d'usage courant, s'établit beaucoup plus tard une promenade plantée d'arbres qui est devenue une grande artère de pénétration. On a là l'illustration parfaite du glissement qui a conduit au sens actuel du mot "boulevard" lequel n'est pas du tout le sens primitif. "Boulevard" vient du néerlandais "bollwerk" qui signifie "ouvrage de terre". C'est sous ce nom que l'on prit l'habitude de désigner, à partir du milieu du 15ème siècle, les bastions larges et bas, faits de remblais de terre accumulés derrière des poteaux de bois et des fascines, que l'on établissait en avant des enceintes de pierre plus anciennes, pour y établir des pièces d'artillerie. "Boulevard" devint alors synonyme de "défense avancée". C'est dans ce sens qu'il faut comprendre la formule de Jules Borgnet, selon laquelle, à partir du 16ème siècle, Namur devint le principal boulevard de la monarchie espagnole contre la France. A la fin de l'Ancien Régime, les boulevards, souvent plantés d'arbres, devinrent des endroits de promenade. Et lorsqu'au 19ème siècle, les fortifications urbaines furent démantelées un peu partout en Europe, les grandes artères périphériques établies sur leur tracé gardèrent ce nom de "boulevard" qui prit alors son sens actuel.

Jean-Louis Antoine

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