Pleins feux sur l'Hotel de ville (suite) - De la grand'place à l'Hôtel Kegeljan

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Revenons quelque peu en arrière. En 1514, la commune de Namur achète et regroupe trois maisons particulières pour y transférer les locaux de l'échevinage. L'aménagement du nouvel ensemble est soigné. Les comptes communaux nous révèlent un décor varié, vitraux, dorures, boiseries, tentures, et même, dans la chapelle, un tableau représentant saint Michel encadré de deux sirènes ! Malgré cela, deux générations plus tard, on envisage une fois de plus d'agrandir les lieux ou même de tout reconstruire à neuf. Une opportunité se présente alors. L'évêque de Namur souhaite aliéner le refuge de l'abbaye de Brogne situé à proximité. Les bâtiments en sont quelque peu délabrés, mais la propriété elle-même est intéressante : vers l'arrière, de vastes jardins s'étendent jusqu'à l'enceinte communale. En 1574, la Ville l'achète et fait rapidement procéder à des travaux. Manifestant des préoccupations urbanistiques inédites, elle profite de l'occasion pour faire abattre les pâtés de maisons, où figure l'Hôtel de Ville précédent, qui en entravent l'accès et en déprécient la vue, et ce afin de rendre la place plus ample...et avoir vue et regard de la maison de ville sur le pont de Sambre. La Grand'Place, telle qu'elle subsistera jusqu'en 1918, est née !

Le refuge de Brogne fut-il intégralement reconstruit ? Borgnet affirme que non. Courtoy semble penser le contraire : il attribue la paternité de l'édifice à Bastien Sion et Conrad de Nuremberg, à qui l'on doit aussi la Halle al'Chair (1588), avec lequel le nouvel Hôtel de Ville présente de fait certaines affinités. En l'absence d'une étude approfondie, qui pourrait peut-être bénéficier des résultats des fouilles de la Place d'Armes, on évitera de se prononcer.

Il est vrai que la documentation iconographique utilisable est maigre : en dehors de la représentation, forcément sommaire, qu'en donnent des vues plus larges telles que le Plan en Relief de 1747, elle se résume à un dessin de peu antérieur à sa démolition, dont nous allons voir qu'elle interviendra en 1826. Il montre un bâtiment relativement bas, d'un seul étage, à la façade horizontalisante, couronnée d'un fronton renaissant de taille un peu disproportionnée : l'ensemble, qui ne manque pas d'intérêt, est, disons...pittoresque mais relativement novateur pour l'époque et la région.

L'histoire est loin d'être terminée. En 1826, sous le Régime hollandais, le bâtiment est à nouveau jugé vétuste, exigu et inadapté, et la décision est prise de le reconstruire, sur des plans de l'architecte Blanpain. Les travaux durèrent trois ans, de 1828 à 1831.

Cette nouvelle version de l'Hôtel de Ville tranche par la taille, et le style, avec la précédente. Il s'agit maintenant d'un imposant bâtiment de style néo-classique. Sa façade, popularisée par de nombreuses cartes postales, se développe de part et d'autre d'un majestueux avant-corps à colonnes et fronton.

C'est à ce bâtiment que les troupes allemandes mirent le feu le 23 août 1914. L'état de la façade, restée debout à l'issue du sinistre, ne reflète pas l'étendue du désastre : à l'intérieur, tout disparut en fumée, mobilier, tableaux, documents...Heureusement, les remarquables archives communales d'Ancien Régime étaient déposées depuis peu aux Archives de l'Etat. A l'emplacement des ruines, on aménagera la Place d'Armes.

Par une curieuse ironie, c'est dans l'hôtel particulier construit par Henri Beyaert pour le couple Franz Kegeljan – Louise Godin que la Ville se relogera en 1919, alors que les tableaux représentant « Namur au temps passé », dus au même Kegeljan, avaient été détruits dans la catastrophe !

Une même logique sous-tend toute cette histoire, depuis le 13ème siècle comme nous l'avons vu : le développement de la ville et l'accroissement de la population génèrent de nouveaux besoins qui, périodiquement, provoquent l'agrandissement et la modernisation de la « Maison de Ville ». L'hôtel Kegeljan ne fera pas exception. En 1976, la fusion des communes qui forment aujourd'hui le Grand Namur en soulignera l'exiguïté et nécessitera la construction de l'actuel Hôtel de Ville. Aujourd'hui, celui-ci est à nouveau en cours d'adaptation et de modernisation, pour de meilleurs services à toute la population...

 Jean-Louis Antoine

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