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Assiette polychrome à décor historié en porcelaine de Chine

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Assiette polychrome à décor historié
en porcelaine de Chine

Cette assiette, offerte à la Ville de Namur par la Fondation Arts et Histoire en Namurois, fait partie d'un ensemble datant de l'époque du règne de Kangxi (ou K'ang-Hi), deuxième empereur Qing (ou Ts'ing) né en 1654 et ayant régné de 1661 jusqu'à sa mort, en 1722. La dynastie des Qing, d'origine mandchoue, fut la dernière à régner sur la Chine, de 1644 à 1911. Ils succédèrent aux Ming (1368-1644) dont ils étaient vassaux et auxquels ils firent la guerre, s'emparant progressivement de leurs territoires. Ils reconstruisirent cependant l'Etat et l'économie en gardant les bases de la société ming et au 18ème siècle, leur empire était le plus puissant du globe et le plus admiré par l'Europe des Lumières.

Le règne de Kangxi s'inclut dans une ère de paix et de prospérité comme la Chine en a rarement connue. Il passe pour avoir été un très grand souverain, qui s'intéressait également aux arts et aux sciences de l'Europe. Il est un des Qing les plus marquants. Sous ceux-ci, les porcelaines sont de couleurs gaies, celles à décor bleu et blanc, fort répandues sous les Ming, disparaissant peu à peu. Jingdezhen, dans la province du Jangxi, est une véritable métropole de la céramique. Cette industrie, dont la porcelaine est le niveau le plus abouti, est réorganisée, cela entraînant des progrès techniques considérables. La division du travail est poussée à l'extrême, chaque phase de la production incombant, dans un souci de perfection, à un atelier spécialisé.

Sous Kangxi, on assiste à un essor considérable de la production, qui rencontre un vif succès tant sur le marché intérieur qu'à l'exportation. Le 18e siècle est d'ailleurs considéré comme l'âge d'or de l'exportation de porcelaines vers l'Occident. Le vocabulaire décoratif est constant : motifs floraux, scènes tirées de la littérature, de la mythologie ou de la vie des lettrés. Il y avait aussi des pièces de commande, réalisées à la demande des différentes Compagnies des Indes qui commerçaient avec l'Orient, nous y reviendrons.

Dans des tons bleu, vert, rouge et or sur fond blanc, cette assiette comporte en bordure des compartiments représentant successivement une femme, un montage floral puis un homme. Ce sont toujours les mêmes personnages, mais chaque fois dans une situation différente, tandis que les montages floraux diffèrent tous. Un motif floral court le long du bord. Enfin au centre, flanquées de deux oiseaux, de fleurs et surmontées de deux libellules, les armes de la province, légendées « Nameur », ne sont pas sans étonner.

Leur présence n'a pourtant rien d'exceptionnel : il s'agit d'une pièce de commande. Comme dit plus haut, les différentes Compagnies des Indes faisaient réaliser des pièces suivant la demande de leur clientèle occidentale. Dans le cas présent il est possible que, pour les pièces à décor d'armoiries –il y en a d'autres au musée- celles-ci furent appliquées dans la zone d'embarquement, c'est-à-dire à Canton, le reste de la pièce ayant été réalisé à Jingdezhen. Ce type de commandes, mêlant décors d'inspiration orientale et occidentale, était fréquent.

Thierry Oger

Bibliographie :

Encyclopaedia universalis

Ayers, J., Fromentin, H., Paul-David, M., Tamburello, A. : « La céramique d'Extrême-Orient », Paris, Nathan, 1984

Fahr-Becker, G. (sous la direction de) : « Les Arts de l'Asie orientale » (t. 1), Cologne, Könemann, 1998

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