30% des forêts communales de Namur mises en réserve biologique intégrale

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Le 15 novembre dernier, un projet de plan d’aménagement pour les forêts communales de Namur a été validé au Conseil communal. Ce plan d’aménagement souhaite fixer les grandes orientations pour une gestion durable des forêts communales sur le long terme, en incluant la protection de l'environnement et de la biodiversité végétale et animale. Il servira de guide durant (a minima) les 32 prochaines années pour la gestion de nos forêts.

Ce plan constitue une première : Namur a décidé de placer 30% de ses domaines forestiers en « réserve biologique intégrale » au bénéfice de la nature et de la biodiversité (alors que la Wallonie impose seulement 3%). Cela représente un total de 91,37 hectares. Cette mise en réserve intégrale signifie qu’on ne touchera plus à ces parties de la forêt a minima au cours des 32 prochaines années ! Une décision qui souligne la volonté de la Ville de Namur de favoriser la restauration de la biodiversité sur le territoire communal et de renforcer la résilience des bois communaux face aux changements climatiques.

Photo : Visite du Bois de Plomcot, parcelle 42, photo prise le 23/11/2022.

Différents objectifs poursuivis

Dans ce plan, plusieurs objectifs sont définis et validés par la Ville de Namur pour répondre aux différentes fonctions remplies par la forêt : fonction écologique, sociale et économique.

En ce qui concerne la fonction écologique :

  • Mettre des parcelles de la zone centrale du réseau écologique et au sein du réseau Natura 2000 en réserve intégrale.
  • Atteindre les objectifs d’arbres morts et d’intérêt biologique au terme de l’aménagement. Le Code forestier impose de laisser en place 2 arbres morts par hectare de forêt ainsi que de maintenir 1 arbre d’intérêt biologique – gros, spécial, creux… – pour 2 hectares.
  • Prendre des mesures ciblées en faveur des espèces protégées rencontrées sur la propriété.
  • Lutter contre les espèces invasives.
  • Planter de nouvelles essences et/ou provenances adaptées aux changements climatiques lorsque c’est possible. Il existe déjà 2 parcelles plantées « forêt résiliente » et une nouvelle en préparation.

En ce qui concerne la fonction sociale :

  • Entretenir et sécuriser les chemins.
  • Réserver des zones dédiées à l’accueil du public.
  • Prendre en compte l’aspect paysager dans la gestion forestière.
  • Encadrer la fréquentation par le public au moyen d’une signalisation, de la sécurisation…

En ce qui concerne la fonction économique (production de bois) :

  • Appliquer systématiquement la circulaire Pro Silva qui vise l’obtention de peuplements mélangés et d’âges multiples en gérant les parcelles au plus proche du fonctionnement naturel de la forêt (plus de coupe rase).
  • Utiliser principalement la régénération naturelle, mais recourir à la plantation, le cas échéant, de manière à garantir la continuité de la forêt dans le temps.
  • Maintenir les populations de grand gibier sous contrôle pour préserver l’équilibre forêt-gibier.
  • Viser la qualité plutôt que la quantité : on gère les forêts de manière durable. C’est-à-dire qu’on privilégie la régénération naturelle plutôt que la plantation en ligne, on vise également la protection des sols et on limite le plus possible le gyrobroyage.
  • Valoriser les bois à travers des labels de gestion durable : les forêts communales sont actuellement certifiées PEFC et l’exploration de la voie de la labellisation FSC est à charge de la Ville de Namur (contacts en cours).

La restauration de la biodiversité : un objectif prioritaire de la Ville

Le Conseil communal a décidé de poursuivre prioritairement les objectifs de restauration de la biodiversité et de protection contre les changements climatiques sur les parcelles situées en zones cœur (zones où la priorité de gestion est la nature et nécessitant un niveau de protection efficient) du réseau écologique local, en envisageant prioritairement l’option de la réserve intégrale pour ces parcelles. Aucune intervention n’est envisagée dans ces parcelles communales afin de laisser évoluer spontanément l’écosystème forestier.

Il est toutefois possible d’avoir recours à l’abattage pour des raisons de sécurité des biens et des personnes, notamment aux abords des chemins et routes. Dans ce cas, les arbres sont laissés au sol pour un retour aux cycles biogéochimiques et pour l’accueil de la biodiversité.

Bon à savoir

Le réseau écologique local est préalable au PAF, c’est lui qui a déterminé les zones à mettre en réserve intégrale. Il est constitué de zones coeur (zones où la priorité de gestion est la nature et nécessitant un niveau de protection efficient), de zones coeur restaurables (zones potentiellement intéressantes pour certaines espèces et/ou biotopes mais nécessitant une restauration), de corridors (nécessaires pour la dispersion des espèces entre les zones centrales et le brassage génétique des populations) et des zones tampon (zones sans enjeu particulier en terme de biodiversité où l’activité humaine est néanmoins limitée pour ne pas impacter les zones coeur et corridors).

Ce plan, qui a été adopté par le Conseil communal le mardi 15 novembre, doit encore être soumis à enquête publique (d’ici le début de l’année 2023) avant d’entrer officiellement en vigueur.

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