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Buste d'Henri Balthasar-Florence - Désiré HUBIN (1861 - 1944)

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Désiré HUBIN - Buste d'Henri Balthasar-Florence
Bronze coulé à cire perdue, 64 x 47 x 28 cm
Signé « Dré Hubin » (non daté)
+ cachet de la fonderie Batardy, à Bruxelles

La tête en mouvement, habillé élégamment, rosette à la boutonnière, Henri Balthasar-Florence semble à l'écoute d'un interlocuteur, à moins qu'il ne s'agisse d'une mélodie, car il était musicien. Né à Arlon en 1844, Henri Balthasar (son nom de naissance) s'y produisit en concert dès l'âge de 9 ans. Son succès fut tel que ses parents l'envoyèrent au Conservatoire royal de Bruxelles, où plusieurs grands maîtres de l'époque enseignaient. C'est ainsi qu'à 18 ans il en sortit nanti des Premiers Prix de piano, de lecture musicale, d'orgue et de musique d'ensemble.

C'est l'année suivante qu'il épousa Clémence Florence, fille d'un facteur namurois de pianos. Virtuose très apprécié, Henri Balthasar-Florence était aussi compositeur (opéras-comiques, opérettes, quelques musiques de chambre et mélodies religieuses) et il n'avait pas 30 ans que ses œuvres étaient interprétées à Namur, devenue sa ville d'adoption, Bruxelles, Anvers et Liège, ainsi qu'en France. Ce succès se confirma par de nombreuses représentations au Théâtre de la Monnaie (Bruxelles), à Paris, Aix-la-Chapelle ou encore Berlin. Il créa, en 1884, le Cercle musical de Namur pour le vingtième anniversaire duquel fut organisé le Festival Balthasar-Florence. Réfugié chez sa fille à Paris lors de la première guerre mondiale, il y mourut en 1915, non sans avoir fondé avec son épouse une lignée de musiciens qui, suite à une erreur de transcription dans un registre s'appellent Balthazar et non plus Balthasar.

C'est à Désiré Hubin que nous devons ce portrait vivant et expressif, aux antipodes des figures tantôt hiératiques, tantôt molles qui hantent trop souvent les couloirs de nombreux bâtiments publics. Fils de plafonneur (il le devint aussi), Désiré Hubin suivit très tôt les cours de Ferdinand Marinus (1808 – 1890) à l'Académie des Beaux-Arts de Namur, où la médaille de la Ville lui sera rapidement décernée. Lorsque le tirage au sort l'envoie faire son service militaire, il se trouve caserné à Bruxelles et occupe ses loisirs à suivre à l'Académie de cette ville les cours du sculpteur Charles Van der Stappen (1843 – 1910), auquel nous devons la statue du peintre Théodore Baron (1840 – 1899) qui se trouve dans le parc de La Plante. Son élève devait lui plaire et être convaincant, puisqu'il parvint à ce que celui-ci bénéficie de permissions extraordinaires afin de pouvoir suivre les cours du jour.

Son service militaire accompli, Hubin dut regagner Namur et reprendre son métier de plafonneur afin d'aider sa famille, ce qui ne l'empêcha heureusement pas de continuer, dès qu'il le pouvait, à s'adonner à la sculpture. Sa passion comme sa persévérance finirent par être récompensées puisqu'en 1916, il fut nommé professeur de sculpture à l'Académie des Beaux-Arts où il eut de nombreux élèves, parmi lesquels Victor Demanet (1895 – 1964) et Gustave Fischweiler (1911 – 1990). Nous lui devons plusieurs bustes, dont celui de Nicolas Bosret qui se trouve rue de Bavière, près du théâtre.


Thierry Oger


Sources disponibles à la Bibliothèque communale, venelle des Capucins :

MARECHAL-PELOUSE, Odette : notice biographique de H. Balthasar-Florence dans le « Dictionnaire biographique namurois », Namur, Le Guetteur wallon, 1999, p.26
TOUSSAINT, Jacques : notice biographique de D. Hubin dans « Arts plastiques dans la Province de Namur.1800 – 1945 », Bruxelles, Crédit communal, 1993, p.152

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