Outils personnels

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Navigation

Navigation
Menu de navigation

Gilles de Binche - Fernand VERHAEGEN

Actions sur le document
Gilles de Binche
 

Dans une palette mêlant le vert, le bleu, le rouge, le jaune et le rose dans des tons allant du pastel au foncé en passant par le vif, la composition compacte mais dynamique de cette œuvre évoque bien les festivités du Carnaval auxquelles vous avez peut-être déjà participé. On pourrait imaginer sans trop de peine les clameurs, les roulements de tambours et le chant des trompettes, sans oublier les oranges balancées par-dessus la foule. Le gille le plus proche de nous en brandit d'ailleurs une, prêt à la lancer. C'est autour de lui et trois de ses semblables qu'est organisée la composition. Plus on s'approche de l'arrière-plan, plus les personnages se diluent dans des touches de couleur où le trait s'estompe puis disparaît, mais pas la vie. Verhaegen a ainsi retenu certaines leçons de l'Impressionnisme.

Fernand Verhaegen né en 1883 à Marchienne-au-Pont. En 1900, il rentre à Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. Admirateur de James Ensor, Verhaegen se lia d'amitié avec Rik Wouters (Malines, 1882 – Amsterdam, 1916), peintre, graveur et sculpteur de grand talent emporté trop jeune par la maladie, qui fut une figure de proue du Fauvisme brabançon. Ces deux relations l'influenceront notablement. S'il est principalement connu comme peintre de paysages, on doit aussi à Verhaegen des figures, des vues de ville, des scènes du folklore de son terroir et du Carnaval de Binche, comme ici.

L'œuvre qui nous occupe fut acquise pour l'a.s.b.l. Les Amis du Musée des Beaux-Arts de Namur. Constituée le 15 juillet 1922, cette association avait notamment pour but la création d'un Musée des Beaux-Arts à établir avec l'aide des pouvoirs publics et de particuliers. Auparavant, en fait de Musée des Beaux-Arts, Namur n'avait jamais disposé que de l'Hôtel de Ville pour y exposer les quelque 150 œuvres appartenant à la Ville. Elles furent une seule fois présentées au public dans leur ensemble en 1911 avant de réintégrer l'Hôtel de Ville qui fut incendié par la soldatesque en 1914. La quasi-totalité des œuvres disparut, avec parmi elles des peintures de Fernand Khnopff, Louis Artan ou encore Jean Portaels, pour ne citer qu'eux.

Un autre objectif des Amis était de constituer un premier fonds d'œuvres d'art, comme cette toile de Verhaegen (entre autres grâce aux dommages de guerre) mais la question du lieu d'exposition permanente était la plus épineuse. Plusieurs propositions, dont l'ancien couvent des Dames blanches (rue de Fer, disparu) ou encore un terrain rue Saintraint, contigu au Musée de Groesbeeck de Croix furent émises mais aucune ne put, pour différentes raisons, aboutir.

Il n'y a toujours pas de Musée des Beaux-Arts à Namur et les statuts des Amis précisant qu'en cas de dissolution tout leur avoir « soit en immeubles, objets d'art et numéraire » reviendrait à la Ville de Namur, celle-ci est dépositaire de la collection.

Thierry Oger


Sources disponibles à la Bibliothèque communale, venelle des Capucins, 6 :

HIERNAUX, Luc : Les grandes manifestations artistiques et les avatars d'un Musée des Beaux-Arts à Namur au XIXème siècle dans De la Meuse à l'Ardenne, n°13, 1991
Id. : A propos de la dernière exposition du Cercle artistique et littéraire de Namur(1913-1914) dans De la Meuse à l'Ardenne, n°14, 199-Id. : La promotion des Beaux-Arts : musées, expositions, cercles et critiques d'art dans Arts plastiques dans la province de Namur. 1800-1945, Bruxelles, Crédit communal, 1993
Le dictionnaire des peintres belges du XIVème siècle à nos jours, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1995

Autres sources :

Statuts de l'a.s.b.l. Les Amis du Musée des Beaux-arts de Namur, conservés chez Maître Erneux (anciennement, étude de Maître Monjoie), notaire à Namur
Dossier n° 6 (au nom des Amis ...) conservé au greffe du Tribunal civil de Namur

top