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Pont de Jambes au crépuscule - Mécislas DE RAKOWSKI

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Mécislas De Rakowski - Pont de Jambes au crépuscule
Huile sur toile

Au verso de ce tableau, une étiquette collée sur le coin inférieur droit du châssis nous dit textuellement : Galerie « La Renaissance » / 44, rue de Fer, / NAMUR / EXPOSITION M. de RAKOWSKI / Du 3 au 16 avril 1943 / ATELIER : / 87, RUE MOTTIAUX / JAMBES / = Pont de Jambes au crepuscule = 3.000 Fr. Il faut toujours regarder l'arrière d'une peinture ou de toute autre œuvre graphique.

A l'œil nu, on peut en apprendre beaucoup sur son état de conservation, y déceler certaines traces de restauration ou encore obtenir sans recherche de premières indications sur son parcours, comme dans ce cas-ci. Nous connaissons le titre de l'œuvre et son auteur, nous savons qu'elle a été peinte avant le 3 avril 1943, date inaugurale d'une exposition de l'artiste à Namur, nous connaissons l'adresse de son atelier à l'époque, le nom et l'adresse de la galerie et même le prix demandé : 3.000 francs, au temps des tickets de rationnement.

Peut-être cette toile a-t-elle été peinte avant 1943, mais sûrement pas après. Les deux derniers chiffres de la date sont effacés de la toile, qui représente donc le Pont de Jambes (on dit aussi parfois le Pont de Meuse) vu de la rive droite, boulevard de la Meuse, à Jambes. Il se reflète dans l'eau en occupant toute la longueur du tableau pour le couper en deux zones d'importance inégale, dégageant un important avant-plan. Les couleurs, sans être criardes, sont assez franches et la plupart des volumes ont leur contour souligné d'un trait noir, ce qui paraît être une constante chez Rakowskiy, peintre de paysages et de marines d'abord, mais également de nus, de portraits et de natures mortes. Les couleurs plutôt franches sont un héritage de ses origines polonaises.

Pont de Jambes
Etude préparatoire du même auteur

Un aimable internaute nous a communiqué le cliché d'un croquis (collection privée, 17x21 cm) qui ne peut qu'être une étude préparatoire à cette oeuvre. Probablement exécutée sur le motif, on y décèle quelques petites différences, notamment la présence de deux barques à l'avant-plan, mais, pour l'essentiel, la structure de la toile est là, l'oeuvre est naissante, l'artiste en a souligné l'ossature. Rakowski est un artiste original, qui ne peignait pas à la manière de ou dans le sillage de tel ou telle autre.

Wieckowice étant proche de Cracovie, c'est à l'Académie de cette ville qu'il reçoit sa première formation avant de poursuivre à Munich puis Florence, villes d'art qu'on ne présente plus. Il séjourne ensuite un peu à Paris, ce qui n'est pas non plus négligeable pour sa culture et son expérience artistiques, avant d'arriver, dans les années vingt, en Belgique où il expose régulièrement à Ostende, Ixelles, Liège et Bruxelles. Il vient régulièrement peindre sur le motif (« en direct ») les paysages de la vallée de la Meuse, sous le charme desquels il est tombé et finit par s'installer à Jambes pendant la seconde guerre mondiale. En 1948, une rétrospective de son œuvre fut organisée à la Bourse de Commerce (l'actuel Centre de Congrès, place d'Armes). Les œuvres de Rakowski se reconnaissent facilement mais, contrairement à ce qui se passe avec nombre d'artistes, on n'a pas l'impression qu'il fait toujours la même chose. La Ville de Namur possède d'autres de ses œuvres : La place Marché aux Légumes ; L'église de Lives ; Namur, la rue de Fer et Vue de Poznan.

Thierry Oger


Sources disponibles à la Bibliothèque communale, venelle des Capucins :

Arts plastiques dans la province de Namur : 1800 – 1945, Bruxelles, Crédit communal, 1993
(cfr De Rakowski)
Dictionnaire des peintres belges du XIVème siècle à nos jours, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1995 (cfr De Rakowsky)

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